Pour relever le défi du climat, une ambitieuse dynamique de transformation collective, porteuse d’actions concrètes
En 2015, la COP21 a mis un coup de projecteur mondial sur les urgences climatiques et l’enjeu d’un développement plus durable. Pour impulser une dynamique dans ce sens et sensibiliser le plus grand nombre autour de cette thématique, la Région Centre-Val de Loire a alors lancé en 2019 une COP régionale, qui depuis mobilise de nombreux acteurs. Dans le cadre du mois spécial que DEV’UP consacre à la transition écologique et énergétique, Charles Fournier, vice-président délégué à la transition écologique et citoyenne de la Région et pilote de la COP régionale, nous dresse un point de situation complet sur la COP régionale.
DEV’UP : Quels sont les objectifs de la COP régionale ?
Charles Fournier : Nous sommes aujourd’hui face à des trajectoires ambitieuses et nécessaires de réduction de gaz à effet de serre et de réponses aux enjeux écologiques. L’objectif de la COP régionale est donc de mobiliser toutes les parties prenantes de notre territoire pour essayer de nous réaligner sur ces trajectoires et de répondre à cette nécessité déterminante pour toutes les activités humaines, y compris l’économie. Nous sommes vraiment dans une COP de l’action, des actions qui traduisent les orientations prises.D’autre part, face à ces sujets liés au dérèglement climatique et écologique, il y a encore besoin de comprendre, d’expliquer auprès de différents publics – étudiants, acteurs économiques, représentants du monde de la culture… -, et c’est aussi une des vocations de la COP régionale que de pouvoir sensibiliser et mobiliser, car nous avons besoin de mettre tout le monde en mouvement pour aller dans le même sens. Mobilisation et engagement dans l’action pour répondre aux trajectoires qui s’imposent à nous, c’est tout le sens de la COP régionale.
DEV’UP : Quel bilan peut-on déjà tirer de la COP régionale ?
CF : Après une phase de réflexion basée sur une démarche participative dans les territoires et de consolidation des résultats, l’accord COP, qui définit précisément les engagements et les dispositifs qui vont être créés pour les accompagner, a été signé le 15 octobre 2020. Ce sont près de 300 engagements concrets qui ont ainsi été pris, approuvés par un conseil scientifique composé notamment d’une quarantaine de chercheurs de nos universités.
Ce que l’on peut déjà dire, c’est que la mobilisation est au rendez-vous, marquée par une vraie diversité d’implication d’acteurs. Malgré un contexte de crise majeure avec la Covid et les deux confinements successifs, nous avons réussi à mobiliser à la fois des collectivités, des entreprises, des acteurs de l’économie, des associations… Nous avons d’ores et déjà une mise en mouvement importante des acteurs, qui se traduit notamment aujourd’hui par :
- un réseau de 315 COPérateurs, véritables ambassadeurs de la COP dans les territoires avec un rôle d’information et de mobilisation.
- une quarantaine de coalitions d’acteurs qui travaillent actuellement sur des thématiques concrètes (ex : la méthanisation, le développement des matériaux biosourcés dans le bâtiment…) afin de définir ensemble des engagements pertinents et d’accélérer leurs mises en oeuvre.
- de nombreux événements labellisés (ex : journées techniques, journées d’échanges, rencontres, forums, ateliers, promenades découverte …) qui se sont déroulés dans nos territoires et qui participent à la connaissance et à l’appropriation de ces enjeux.
DEV’UP : Comment se traduit la mise en oeuvre de ces engagements ?
CF : Tout d’abord, nous avons travaillé sur une articulation de tous les financeurs existants dans notre région qui interviennent sur la transition écologique et avons réfléchi à la manière de créer des outils d’ingénierie technique et financière pour les projets de transition. D’autre part, nous avons un enjeu énorme autour de l’ingénierie de proximité pour accompagner ce virage de la transition. Une démarche qui est d’ailleurs en train de s’amorcer avec DEV’UP à travers la formation des 400 développeurs économiques régionaux. En effet, le développement économique est aujourd’hui conditionné par un virage en matière d’écologie et ce, dans toutes les dimensions (biodiversité, ressources naturelles, santé environnement…). Pour accompagner les entreprises et faciliter leur transition, on a donc besoin que les développeurs économiques deviennent des « transitionneurs » de l’économie et disposent de toutes les compétences en la matière.Enfin pour accompagner l’innovation écologique, nous lancerons, probablement début février, un appel à manifestations d’intérêt pour venir compléter les dispositifs d’accompagnement déjà existants.
A NOTER – CAP sur la COP Des ateliers thématiques pour alimenter la réflexion COP, la mobilisation et les engagements des acteurs vont être proposés par la Région Centre-Val de Loire, tout au long du 1er semestre 2021
Par ailleurs, nous poussons également d’autres sujets, à l’instar du forum sur l’économie relocalisée, car c’est aussi un facteur de réponses aux enjeux écologiques. Le fait de relocaliser l’économie, c’est non seulement pour sa résilience mais c’est aussi moins consommateur d’énergie, moins émetteur de gaz à effet de serre, cela s’inscrit dans des circuits courts qui ne sont pas seulement alimentaires mais peuvent concernés de nombreux autres items. C’est le retour de la valeur ajoutée dans les territoires, c’est l’intérêt de ces circuits de proximité. Dans la même logique, nous avons travaillé sur l’idée de « territoires fabricants« , des manufactures de proximité dans lesquelles des outils mutualisés seraient destinés à des TPE/PME pour produire ce qui est nécessaire à l’échelle locale. En résumé, la transition écologique invite à une économie relocalisée, circulaire et plus globalement à une RSE ambitieuse (Responsibilité Sociétale Environnementale).
En savoir plus sur la COP régionale