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"Elles innovent en Centre-Val de Loire" : Carbon Impact

25/03/2024
Ce mois-ci, notre série "Elles innovent en Centre-Val de Loire" vous dévoile une nouvelle entreprise innovante en Centre-Val de Loire. Focus sur Carbon Impact, entreprise installée à Tours et spécialisée dans le développement d'outils de captation et de réduction d’émissions négatives de CO² produit par les industriels avec Karim Rahmani, président et co-fondateur.

Le nouvel épisode de notre série “Elles innovent en Centre-Val de Loire” est dédié à la société Carbon Impact, spécialisée dans le développement de solutions d’émissions négatives de CO² et installée près de Tours dans l’Indre-et-Loire. Karim Rahmani, président et co-fondateur de Carbon Impact a ouvert ses portes à DEV’UP Centre-Val de Loire pour raconter le parcours de la création de son entreprise et son projet innovant qui ont permis la création d'un outil de captation et de réduction des émissions négatives de CO² industriel.

1- Présentez-nous votre entreprise.

 

“Carbon Impact est une petite entreprise qui a trois ans. Notre équipe est composée de deux cofondateurs, d’un investisseur financier et d'un membre indépendant du conseil consultatif. Alexander Schnell, mon associé et moi-même sommes d’ancien collègue de chez Alstom, entreprise spécialisée dans la production d'énergie et d'électricité. Lorsque j’ai eu le projet de monter mon entreprise, dans le domaine émergeant des émissions négatives de CO², nous avons décidé de nous associer et de nous implanter à côté de Tours” 

2- Quel est votre domaine d’activité ?

 

“Notre innovation s’inscrit dans le domaine nouveau de l'action climatique, c'est à dire que nous proposons des solutions pour lutter contre le changement climatique. Nous intervenons pour récupérer le CO² émis par certains sites industriels provenant d’un méthaniseur ou d’une chaudière biomasse libérant du CO², que nous allons séquestrer pour en faire des émissions négatives. Les entreprises peuvent également participer en achetant des crédits carbone. En effet, les grandes entreprises françaises ou internationales ont, dans leur plan d'action, l'objectif de compenser une partie des émissions incompressibles qu'elles rejettent.” 

      Karim Rahmani, CEO de                                           Carbon Impact

•   Ingénieur Ponts ParisTech
•   15 années d’expérience dans l’énergie


     

       Dr Alex Schnell, Ingénierie

•    Docteur en matériaux à l’EPFL
•    25 années d’expérience dans l’énergie

Les méthodes d'élimination du CO²


Source : note Mines PSL/Zenon/Carbon Gap EDC Juillet 2022

Captage et séquestration du CO² biogénique

3- Quel constat vous a motivé à innover ?

 

"En tant qu'ingénieur spécialisé dans le domaine de l'énergie, je travaillais dans l'entreprise Alstom (rachetée par le groupe Américain General Electric) avant de fonder Carbon Impact. C'est à travers cette expérience que je suis arrivé à la problématique climat. Fort de ma connaissance du secteur énergétique, j'ai été amené à découvrir le domaine prometteur des émissions négatives et j'ai eu envie de contribuer à cette dynamique. Dans le contexte de la transition vers une économie décarbonée, mon cofondateur et moi-même souhaitions apporter une nouvelle brique à l’édifice, notamment grâce à nos compétences. Le diagnostic de départ était que c'est nécessaire pour le climat. La motivation, elle aussi, était là pour contribuer à apporter une solution et lutter contre le changement climatique.” 

4- Parlez-nous votre innovation.

 

“Notre innovation de captage, stockage et séquestration de CO² comprend plusieurs étapes. Nous identifions d'abord les sources d'émissions de CO² biogénique (aussi appelé dioxyde de carbone biogénique, désigne tout le carbone émis ou stocké dans l’atmosphère qui provient de sources biologiques ou de matières organiques) telles que les installations biomasse industrielles, les chaufferies biomasse ou les méthaniseurs. Ensuite, avec les fournisseurs, nous choisissons les équipements adaptés à chaque source en fonction du type de centrale biomasse, de sa taille, de sa localisation... Une fois installés, ces équipements captent le CO² dans son état gazeux puis il subit un processus de transformation pour être liquéfié et transporter dans une cuve.  

Ce sont ensuite des partenaires industriels qui s’occupent de la séquestration du CO² dans des cavités géologiques, tels que les puits de pétrole ou de gaz) qui sont à 1 000 – 2 000 M de profondeur.  

Dans notre cas, nous travaillons actuellement avec Northern Lights (Norvège), qui s'occupe de l'identification des puits et cavités géologiques puis de l'injection souterraine. Le CO² est de nouveau conditionné dans son état gazeux, ce qui lui permet d'être absorbé par les roches perméables, poreuses et étanches. Cette solution fonctionne très bien pour les grosses quantités de carbone. Pour de plus petite quantité, nous pouvons opter pour injecter le CO² dans du ciment ou du béton qui va venir renforcer le matériel et être utilisé dans des projets d’urbanisme.  


Parallèlement à ces activités de captation et de stockage, nous commercialisons des crédits carbone pour financer nos projets. Ces crédits carbone permettent aux entreprises de compenser leurs émissions de CO² et de contribuer à la neutralité carbone.” 

Question 5 – Avez-vous des sources d’inspiration ? 

 

“Le secteur de l'énergie solaire a connu un large développement au cours des dernières décennies. Il est passé d'une source d'énergie coûteuse et rare à une énergie propre et abordable qui s’impose partout. Cette évolution remarquable nous inspire alors que nous nous lançons dans une démarche similaire. Nous espérons suivre le même chemin de développement et d'amélioration que celui parcouru par l'industrie solaire.” 

Question 6 – Quels sont les défis que vous avez rencontrés lors de la mise en œuvre de votre projet

 

“Le premier défi auquel nous avons été confronté était de mettre en place le projet avec une phase initiale de découverte et d'apprentissage dans ce nouveau domaine de l’énergie. Pendant la première année, je savais que je voulais me diriger vers les émissions négatives, mais il était nécessaire de construire l'équipe, de trouver des associés et des investisseurs, mais également de formuler et d'affiner le projet, sa stratégie et sa proposition de valeur. 

Le deuxième défi a été le développement du premier projet. Il a fallu parcourir tout un chemin, passant de l'idée initiale à l'engagement de partenaires intéressés, puis à la recherche de financements et enfin de convaincre des entreprises qui pouvaient être intéressées par notre innovation. 

C’est en Suisse que le premier projet a été signé avec l’entreprise Regional Werke Baden. Initialement, nous avons mené un diagnostic pour eux afin d'explorer différentes options de centrales biomasse. L'idée de capturer le CO² et de le séquestrer pour promouvoir les émissions négatives les a intéressés, mais ils ne savaient pas exactement comment procéder. Nous avons donc réalisé une étude approfondie, examinant plusieurs propositions de centrales. Bien que la première option n'ait pas été viable, nous avons trouvé une seconde solution et sécurisé un financement pour lancer le projet.” 

Les gisements européens de CO² biogénique

Source : Rosa et al, ETH Zürich, 2021

Question 7 – Comment les appuis de DEV’UP et de l’écosystème ont-ils contribué à la réalisation de votre projet ? 

 

“Nous avons été accompagnés par DEV’UP Centre-Val de Loire dans le cadre du programme Scale'Up, lors de la troisième promotion. Cette expérience a été déterminante pour notre levée de fonds, nous fournissant les outils nécessaires pour sécuriser un financement réalisé début 2023. De plus, l'agence régionale nous a permis de développer notre réseau, en nous mettant en relation avec des entreprises régionales et une partie de l'écosystème local. 
Nous avons aussi été en contact avec la Bpifrance et l’INPI, sur tout ce qui concerne la propriété intellectuelle.”  

Question 8 – Selon vous, quels sont les éléments qui font de la région Centre-Val de Loire un territoire propice à l’innovation ? 

 

“Il y a tout un écosystème pour accompagner les entreprises, dont DEV’UP Centre-Val de Loire fait partie bien sûr. Il y a également un réseau dynamique d'universités abritant des laboratoires dotés d'expertises. Par ailleurs, une multitude d'entreprises innovantes, notamment dans le domaine du numérique, ainsi que des structures d'incubation telles que MAME à Tours et le LAB'O à Orléans, enrichissent cet écosystème.”

Question 9 – Quelle est votre ambition ? 

 

“Actuellement, nous traitons plus de 5 000 tonnes d'émissions négatives par an, et notre ambition d'ici 2030 est d'atteindre l'échelle des 1 000 000 de tonnes pour l'ensemble de nos projets. Notre engagement est aligné sur l'objectif de neutralité carbone du GIEC d'ici 2050. 

En France, l'objectif d'émissions négatives d'ici 2050 est également important, fixé à 10 000 000 de tonnes. Notre démarche vise à contribuer de manière significative à la réalisation de ces objectifs nationaux et internationaux.” 

Pour compléter cette interview, nous vous proposons de découvrir sur notre Linkedin la vidéo "Elles innovent en Centre-Val de Loire".


Un grand merci à Karim Rahmani pour son temps et son investissement dans la réalisation de ce premier épisode de notre capsule "Elles innovent en Centre-Val de Loire".

Si vous souhaitez en découvrir davantage sur l'outil de captation de et séquestration des émissions de CO² : cliquez ici.
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