En pleine mutation, la filière Bois du Centre-Val de Loire a le vent en poupe

Aujourd'hui, la filière Bois a vraiment le vent en poupe et les perspectives économiques sont bonnes. Les trois grands marché de la filière sont en hausse, une tendance d'autant plus renforcée par la volonté d'atteindre la neutralité carbone en 2050 :

• La construction au sens large, qui représente près de 50 % en valeur ajoutée et en emplois et qui couvre le bois de structure (ossature bois, charpente...), les aménagements intérieurs (parquet, lambris...) et extérieurs (terrasses, abris de jardin...).
• L'emballage, avec environ 30 % du marché et des produits, type palettes, cagettes, caisses mais aussi le papier carton.
• Le bois énergie, soit près de 20% du marché, composé des sous sous-produits de la sylviculture et de la transformation du bois tels que la sciure, les écorces, les bûches que l’on utilisent comme énergie en substitution au gaz ou du pétrole. Cette énergie renouvelable qu'est le bois a d'autant plus la côte dans un contexte de hausse du coût de l'électricité et du gaz.

Encore artisanale, la filière Bois doit désormais s'industraliser pour faire plus de volume et répondre aux attentes sociétales en proposant notamment des produits recyclables, réutilibles de façon à ce que le bois ait plusieurs vies. Une manière aussi de rentrer dans une forme de sobriété de consommation.

Au niveau national et régional, la forêt est toujours en croissance tant en volume qu'en surface. En revanche, la forêt a du mal à s’adapter au changement climatique car celui-ci est beaucoup plus rapide que la capacité d’adaptation des forêts. Et c'est là que l'homme peut intervenir pour l'aider à s’adapter. La plus grosse erreur serait de ne rien faire. Le changement climatique est bien réel, on le constate dans toutes les régions. Pour adapter la forêt, il faut qu’on la récolte plus et mieux afin qu’il y ait un renouvellement naturel des arbres, car les arbres jeunes sont mieux adaptés au changement climatique. La forêt croit de près de 3 % par an et l’on ne récolte que 1,5 %. On pourrait donc quasiment doubler la récolte pour faciliter l’adaptation de la forêt. Et lorsque les arbres sont très dépérissants et qu’il n’y a pas d’essence adaptée au climat, il faut alors envisager une replantation d’autres essences, souvent plus méridionales. C’est la migration assistée.

Aujourd’hui on fait des essais, on plante différentes essences pour garder une diversité, maintenir le couvert forestier et la production de bois ainsi que tous les services écosystémiques que sont le stockage de carbone ou la protection de l’eau, qui sont assurés par la forêt. La prudence reste le mot d'ordre pour s'assurer que cette démarche ne change pas trop le cortège écologique. La phase de renouvellement d’un peuplement forestier est une période délicate à aborder et c’est pour cela que nous travaillons beaucoup sur la recherche forestière, avec le projet Sycomore financé par le Conseil régional et porté par l’INRAE d’Orléans et de nombreux partenaires. Nous restons donc particulièrement vigilants  dans notre mission de protéger la richesse de notre patrimoine forestier.